Au diable l’union de la gauche : Mélenchon pour l’union populaire en 2022
Carnet de route de l’élection présidentielle 2022. Ce 1er juillet, Jean-Luc Mélenchon tenait une conférence devant un large parterre de journalistes pour présenter sa stratégie qu’il nomme l’Union populaire.
Le débat public autour des présidentielles françaises qui se tiendront en avril 2022 est irréel. D’un côté nous avons un candidat, Mélenchon, fort de ses 19% au précédent scrutin et d’un programme de rupture clair et fourni qui repose sur les contributions de la société civile ; de l’autre, une flopée de candidats dits de la gauche de gouvernement, celle qui serait “réaliste” mais qui avance sans programme et sans projet de société clair. En lieu et place, ces mêmes candidats multiplient les sorties pour exiger le retrait de Mélenchon pour faire l’union de la gauche, quand ce ne sont pas les journalistes et les éditorialistes qui interrogent peu ou prou dans ces termes : “comment virer Mélenchon” ?
Mais au fait, depuis quand l’union de la gauche conditionne la victoire ? Dans l’histoire récente, ni Hollande, ni Mitterrand n’ont été élus en tant que candidats uniques de la gauche. Pourtant Mitterrand a essayé, deux fois. Et puis, ce n’est pas comme si on savait, nous autres observateurs de la vie politique, que les électorats ne s’additionnent pas, pas au premier tour en tout cas. Le premier tour est un choix de programme : sans choix clair, les électeurs se font la malle. Après le raz de marée de l’abstention aux régionales dominée par des listes d’union de ci de là, aucun commentateur ne veut tirer la conclusion, pourtant évidente, devant nos yeux, que l’union entre la gauche de gouvernement, celle de Hollande, de la loi travail, du CICE, du futur Macron président, et la gauche de rupture avec l’ordre libéral et les traités européens, n’ont rien à voir, s’annulent en réalité et les électeurs le comprennent très bien. Mélenchon aussi.
La seule stratégie possible pour faire gagner la gauche : un programme clair pour convaincre une majorité
Face à l’injonction de l’union de la gauche, Mélenchon fait le pari de la clarté. Et le commentateur honnête peut et doit l’admettre : il est le seul candidat qui porte un véritable programme présidentiel à gauche. L’union populaire plutôt que l’union de salon.
Le quinquennat Hollande, très vite effacé de la mémoire médiatique, reste pourtant dans toutes les mémoires des électeurs qui ont cru en 2017 installer l’alternance. Cette alternance politique sur laquelle repose l’équilibre de notre pays et qui n’a pas eu lieu en 2012, aggravant la crise sociale et politique que nous connaissons. Ni le Parti Socialiste, ni Europe-Ecologie-Les-Verts n’ont à ce jour fait leur autocritique à cet égard et, corrélation ou pas, rien n’indique à cette heure que leurs scores à l’élection nationale vont décoller. Comment peut-on dans ces conditions continuer à exiger une union ou le retrait du seul candidat crédible face à la menace de l’extrême-droite ou la continuité de l’extrême centre ?
Les Français sont-ils des veaux ? Non, les Français attendent un programme qui écarte les traîtres et donne enfin l’espoir d’un changement social et politique, sinon rien, la démocratie peut bien s’effondrer puisqu’elle n’en porte que le nom. C’est le sens de l’abstention massive. Il est donc de notre devoir d’observateurs honnêtes de soutenir la légitimité de la candidature Mélenchon. S’entêter avec la gauche qui a eu le pouvoir de changer les choses et qui ne l’a pas fait, c’est s’entêter dans la crise politique que connait notre pays. 50% des Français déclaraient dans une récente étude du Figaro vouloir s’abstenir dès le premier tour de l’élection présidentielle. Le candidat Mélenchon a d’ailleurs annoncé une opération de “caravanes insoumises” qui sillonneront le pays pour aller au contact de ces électeurs. Il faut le saluer. Plus que ça, souhaitons leur bonne chance !